Chère Constance,
C’est en rentrant chez mes parents après ma dernière semaine à l’université que j’ai trouvé votre lettre sur mon bureau.
Ma mère, toujours discrète, ne m’a posé aucune question. Pourtant en voyant le nom et l’adresse de l’expéditrice au verso de l’enveloppe, elle a dû s’en poser. Ce sera pire quand elle constatera la régularité de notre correspondance.
Heureusement, j’emménagerai en septembre dans un studio en centre-ville, dont je vous donnerai l’adresse.
Pour ma première année, mes parents avaient choisi pour ma sécurité, ou plutôt pour la leur, une chambre à louer chez une vieille dame acariâtre aux portes de l’université, sans tramway à prendre et sans distractions possibles.
Les horaires étaient stricts, les conversations quasi nulles (dans tous les sens du terme), la chambre sommaire et peu gracieuse comme sa logeuse.
Le prix à payer…
pour avoir choisi, contre l’avis de tous, l’université plutôt que la classe préparatoire littéraire. Sacrilège !
Fragile et sensible, comme ils aiment à me le répéter, je n’aurais de toute façon pas résisté, non pas à la charge de travail, mais à l’environnement compétitif et arrogant, tout comme à l’humiliation des mauvaises notes. J’en étais convaincue et je le suis encore plus aujourd’hui, mon sésame était bel et bien la fac.
Grâce à mes bons résultats et mon passage en seconde année, mon père a enfin cédé à mon souhait. Ouf !
Bonne nouvelle
Je commence à travailler demain comme serveuse (c’est ce qu’il y avait de plus facile à trouver) au restaurant « Au bord de l’eau ». J’y ai fait un essai concluant le week-end dernier. La gérante, une enthousiaste quinquagénaire, très appréciée de ses fidèles clients, compte évidemment sur mon anglais maternel pour recevoir mieux qu’auparavant les touristes de passage et gagner en avis positifs sur les réseaux sociaux.
J’écris, j’écris… et j’en oublie l’essentiel : les livres. Je crois ne pas vous surprendre en vous disant que mes auteurs préférés sont British : les sœurs Brontë, Jane Austen, Shakespeare, Agatha Christie, Orwell, Dickens… et bien d’autres. Et les vôtres ? Mais, je dois vous laisser.
À très vite. Amicalement,
Becky.
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